C’est le journaliste Albert Londres qui le disait le mieux : « Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus que de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie ». A sa manière, dans l’univers gastronomique, mon invité l’a porté, sa plume dans la plaie.
Il a… le courage de l’audace. Il le dit lui-même. Enfant de cafetiers parisiens, originaires du Nord-Aveyron, entre Saint-Côme, Espalion et Cassuéjouls, Alexandre Cammas a commencé par une école hôtelière avant de revenir à ses premières amours, à savoir le journalisme. Il alliera ces deux univers en devenant critique gastronomique puis en fondant, à l’aube du nouveau millénaire, le guide Fooding.
Après le guide, un festival en Aveyron
Assumant de bousculer les codes d’une gastronomie française qu’il juge « encroûtée », Alexandre Cammas et ses acolytes veulent l’empêcher de devenir une carte postale sans vie. Leur guide, volontiers urbain et bobo, valorise les chefs qui osent, sortent des carcans. C’est le Fooding qui lancera, en 2004, le concept de « bistronomie » et contribuera à poser les bases d’un nouvel art de la table, où compte aussi bien l’assiette, que la décoration, l’ambiance et l’expérience.
S’il a aujourd’hui vendu le Fooding à son concurrent de toujours, Michelin, Alexandre Cammas poursuit sa route entreprenariale, suit ses envies et se réinvente. Le confinement l’a poussé à revenir plus régulièrement à Cassuéjouls, où il a lancé l’an dernier un festival, « Bon Esprit de Clocher », qui revient les 4 et 5 juin pour sa 2e édition.
Vous êtes bien accrochés ? On est partis.