Il a choisi de l’intituler « Cheminement ». Ce livre, comme emballé dans une carte topographique de son si cher Aubrac, est un hommage à ses petits-enfants. Une trace écrite à quatre mains pour conter le chemin parcouru, semé de rêves, de doutes, d’échecs aussi, mais surtout de belles étoiles avec une ancre solidement jetée sur ce plateau de l’Aubrac qu’il n’a jamais quitté depuis ses six mois.
Ce désert, invitation permanente à la méditation et la contemplation, Michel Bras l’a sillonné, de long en large, et par tous ses travers.
De ses premiers pas, jusqu’à emboîter ceux de sa mère dont il reprendra sans entrain le restaurant laguiolais, Michel Bras a défriché des voies culinaires inexplorées, quitte à passer pour un ovni herbacé, quitte à prendre le risque de déplaire. Il a suivi sa voie à grandes foulées, tracé sa route jusqu’à être désigné meilleur chef du monde par ses pairs. De lui en cuisine, on loue la poésie et l’émotion qu’il est parvenu à faire entrer dans l’assiette.
Ne l’appelez pas chef !
Et s’il a officiellement raccroché son tablier aujourd’hui, à 77 ans, Michel Bras n’a jamais cessé de s’engager pour le bien-manger auprès de diverses associations. De lui, j’ai appris qu’il était une boule de stress, qu’il a toujours détesté qu’on l’appelle « chef », qu’il n’est même pas sûr d’être réellement cuisinier et qu’il croit dur comme fer à la nouvelle génération pour secouer le monde.
Et c’est à la table de sa cuisine, son chat sur les genoux, que Michel Bras a accepté de livrer un bout de lui au micro de Finta! C’est un honneur, cela va sans dire. Je vous laisse avec notre discussion. Bonne écoute.
Finta! est un podcast écrit, réalisé et produit par Lola Cros. Mixage : studio Qude.