Il suffit de peu pour que remontent des souvenirs partagés. Les halls Charles, le foirail, le jardin public cerné de son petit mur de pierres. C’était le Rodez d’avant, avant le musée Soulages. A cette époque-là, le pari soulevait plus de scepticisme que d’enthousiasme. Puis viennent les images de la première pierre, de ces immenses blocs de corten qui sortent de terre pour s’adosser au jardin. Suivra l’inauguration en présence du président Hollande et du grand Pierre Soulages, déjà haut de 95 printemps. C’était en 2014, il y a 10 ans. A chaque étape de sa construction, les souvenirs individuels croisent la mémoire collective.
D’ici 2025, le musée Soulages franchira la barre du million et demi de visiteurs accueillis. Derrière le rideau, dans les réserves, les bureaux et les coulisses, une trentaine de salariés bourdonne. Précieux gardiens de l’âme de Pierre Soulages, qu’ils ont tous côtoyé et avec qui ils ont appris à travailler, ces femmes et ces hommes incarnent le musée et le font vivre chaque jour. Je vous invite à plonger à leurs côtés dans l’ombre des Outrenoirs, pour une série de Finta ! en trois épisodes consacrés aux 10 ans du musée Soulages.
Premier épisode… aux petits soins des oeuvres, avec Amandine Meunier (1/3)
On croirait qu’ils jouent à cache-à-cache avec les visiteurs. Jamais ils ne se croisent. Les petites mains qui accrochent, décrochent, remballent et remettent les œuvres sur les routes travaillent en sous-marin. Aux petits soins des œuvres de Pierre Soulages, des collections qui dorment en réserve et des expositions temporaires qui vont et viennent, Amandine Meunier est la responsable des collections du musée. Arrivée à Rodez quelques mois avant son ouverture, elle a participé de sa construction pour créer les conditions d’une conservation optimale des œuvres, ô combien précieuses.
De son quotidien, de son rôle au musée, de ses rencontres avec Pierre Soulages : elle nous en parle au micro de Finta ! à l’occasion du décrochage de l’exposition « Les Derniers Soulages » auquel j’ai eu la chance d’assister. Et pendant lequel j’ai aussi croisé d’autres petites mains hyperactives, à commencer par celles d’Antoine Maury, conservateur-restaurateur indépendant, qui joue un rôle crucial à chaque mouvement d’œuvres.
Deuxième épisode… dans l’atelier, avec Christel Lagarrigue (2/3)
« Mon enfant de 6 ans est capable de peindre ce que Soulages a fait », c’est la phrase qu’elle entend le plus. Et à laquelle elle répond sans cesse : « alors essayons ! », mais surtout « osez venir, entrez au musée Soulages ». Responsable des ateliers destinés au public, au sein du service médiation et animation du musée, Christel Lagarrigue a quitté le musée Fenaille pour le musée Soulages quelques mois avant son ouverture. Si elle ne veut pas dire aux visiteurs que penser de l’œuvre de Soulages, c’est bien leur curiosité qu’elle vient chercher dans ses ateliers. Chaque jour, dans son atelier, elle accueille des groupes scolaires, des associations et de plus en plus de visiteurs en situation de handicap. Je la retrouve avec les résidents du foyer de vie d’Auzits pour échanger sur cette autre facette des coulisses du musée Soulages.
Troisième épisode… dans la tête du conservateur, avec Benoit Decron (3/3)
La voix de Pierre Soulages trotte dans sa tête comme un petit refrain, si bien qu’il semble capable de se fondre dans l’esprit de l’artiste disparu, de penser comme il l’aurait fait, de lire entre les lignes et les tableaux. A la fois tête pensante et capitaine du navire, le conservateur en chef et directeur Benoît Decron mène le musée Soulages depuis 15 ans, bien avant son ouverture au public. Curieux de relever le défi de travailler avec un artiste iconique de son vivant, à partir d’une feuille blanche dans une ville qu’il ne connaissait pas, Benoît Decron est aujourd’hui l’un des plus fins connaisseurs de l’œuvre de Pierre Soulages, avec qui il a tissé une solide amitié. De son rôle pivot au musée Soulages, de sa vision pour les dix prochaines années, de sa responsabilité de chef d’orchestre : nous en parlons au micro de Finta ! Je le rencontre dans l’entrée du musée Soulages, entouré des équipes qui accueillent les visiteurs chaque jour.
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