Parmi les voix de Rodez, la sienne est sûrement la plus enjouée, envolée, toujours surprenante. Depuis plus de trente ans, il arpente ses ruelles, s’accroche aux branches du patrimoine, farfouille dans les archives et les histoires personnelles pour nourrir ses journées de guide conférencier. Il aime à se définir comme un conteur de patrimoine. Mieux, comme le premier au concours des circonstances.
« Raconter la grandeur des petites vies »
Car s’il était resté sagement sur ses rails, Jean-Philippe Savignoni aurait été comptable. Un heureux hasard l’a amené à se passionner pour cette ville qui l’a vu naître et grandir sans éprouver le moindre attachement pour ce piton qui lui rappelait vaguement la Corse paternelle. De la grande histoire de Rodez, il zigzague régulièrement, préférant les petites histoires de celles et ceux qui ne laissent pas de trace. C’est sa mission, il l’a ressenti comme telle : raconter la grandeur des petites vies et engager une course contre la mort en sanctuarisant la mémoire.
Mais avec Jean-Philippe Savignoni, on a surtout parlé de son âme d’enfant, qu’il cultive, de nos attentions volatiles qu’il s’évertue de capter pour ouvrir sans cesse de nouvelles fenêtres sur la ville. J’ai tout appris de sa volonté d’autopsier les Ruthénois, de son regret de n’avoir pas recueilli la mémoire de ses parents, et de sa passion pour ce qu’il se dit en cuisine. Et c’est dans la sienne, à Rodez, qu’il m’a accueillie. Je vous laisse avec notre conversation.
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